31 mars 2010

Aujourd'hui, je fais le point.


Je me souviens d'un échange de courriels avec un ami, il y a quelques années, sur le thème "faire le point". J'avais dû écrire que je profitais de l'automne ou de mon temps libre pour mettre mes pensées et mes projets en ordre. Il m'avait répondu qu'il en faisait autant, mais que d'un autre côté c'était le cas à l'année longue, qu'il faisait - je cite - "sempiternellement le point". C'est à ce moment-là que j'en ai pris conscience: je faisais pareil.

Je fais encore pareil.

C'est absolument faux que je profite de certains moments - encore moins de certaines saisons - pour réfléchir: au contraire, je fais perpétuellement le point, tous les jours.
Sur ma vie en général - passée, présente et future -, ma vie professionnelle, mes amours, mes relations, sur un peu tout finalement. Il n'y a pas un seul dossier que je laisse traîner sur le bureau des semaines de temps sans l'ouvrir et faire quelques notes dans la marge (citation de ce crétin de Robbie dans Dirty Dancing - "Ouais, tu me le rapportes vite fait, j'ai fait quelques notes dans la marge... Fais gaffe Bébé, sois précise, fais bien ton boulot.").

Remarquez, ce n'est pas que j'approfondisse l'analyse sur toute chose chaque jour de l'année. Non. On ne peut pas avancer plus vite que la vie, de toute façon; les réflexions vont et viennent, mais ça n'implique pas forcément une prise de décision. Par contre, quand je me dis "Marie, mets ces réflexions-là de côté, concentre-toi sur autre chose pour l'instant", je suis bien consciente que 10 minutes plus tard, quand mon bon sens et mon détachement auront le dos tourné, je vais m'y remettre, l'air de ne pas y toucher.

Mon psy avait nommé ça autrement: selon lui, les gens comme moi ont à peu près tous les tiroirs de leur classeur ouverts en même temps, tout le temps. Ça signifie plus de confusion, parfois, mais aussi plus d'intensité. Je ne suis pas malheureuse pour autant. J'en avais parlé en ces termes-là à Croustimignon, un peu perplexe devant mes métaphores bureautiques.

Je me demande néanmoins qui est capable de fermer ses tiroirs de classeur pour n'en garder qu'un seul ouvert à la fois... Qui peut, sciemment, ranger ses interrogations, ses remises en questions, ses aspirations à long-terme, ses souvenirs, ses angoisses, dans des compartiments bien définis, les fermer à clé et ne les rouvrir qu'au moment opportun?

Il y en a, des gens comme ça. Il y a des jours où je vous envie un peu d'ailleurs... Ça doit être tellement propre dans votre tête.

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