18 mars 2010

Bible du commentaire sportif

Un soir, pendant les olympiques, je me suis tapé le programme court masculin de patinage artistique. Tout ça flanquée de deux hommes au torse velu, amateurs de hockey et clairement plus au courant de la question sportive que moi.

Faut savoir que je suis souvent un peu/pas renseignée au rayon sports. Parfois, j'endosse le rôle, carrément. On va se dire les vraies z'affaires: ça m'amuse beaucoup plus de commenter les couleurs hideuses du casque du gardien de buts que d'analyser le jeu en soi. Même si Hamrlik se surpasse avec des moves de demi-dieu, j'ai déjà perdu la rondelle des yeux, de toute façon. (Sans blague, j'arrive juste pas à la suivre, celle-là. Quand les Canadiens comptent un but, je le réalise toujours deux bonnes secondes après tout le monde, au son qu'émettent mes contemporains mâles, fous de joie dans mon salon. Comment ça, un but? Mais j'ai rien vu du tout!!)

Tout ça pour dire que je préfère - et de loin - me pencher sur la question de l'élégance chez nos sportifs professionnels. Ou du manque de, c'est selon. Mention d'honneur à cette charmante habitude qu'ont nos joueurs de hockey de cracher des rivières de Gatorade par terre. À plus petite échelle, même, le bon vieux crachat m'écœure tout autant. On me dira - avec raison - que je n'ai qu'à aller aux Grands Ballets Canadiens dans ce cas. Mais oui, mais je vis dans un pays où le hockey passe avant la politique. If you can't beat them, join them, nous apprend le dicton. Alors aussi bien me trouver mon petit champ d'expertise perso et regarder le hockey de temps à autres. Et le rôle d'observatrice qui questionne l'hygiène me convient parfaitement.

Je disais donc qu'on regardait le patinage artistique, les hommes et moi. Comme c'est une discipline qui intéresse généralement davantage les filles, dans un accès de candeur, j'ai aspiré deux petites minutes à accoter mes camarades masculins en matière de sport, pour une fois. Je me suis dit tiens, c'est peut-être ce soir que je vais apprendre une chose ou deux à Croustimignon. Après tout, n'ai-je pas vu et revu sur VHS la chorégraphie des Duchesnay aux Olympiques de 92? Ce qui fait pratiquement de moi une experte, ni plus ni moins.

Le boutte du boutte, ç'aurait été qu'Alain Goldberg vienne me squatter le corps - comme Patrick Swayze dedans Whoopi - et me souffle un paquet de commentaires avisés sur les triples saltos et compagnie.

Bon, je me suis vite rendu compte que non seulement Alain resterait à Vancouver ce soir-là, mais qu'en plus je ne m'y connaissais finalement pas davantage en patin qu'en hockey. Nous avons passé une délicieuse soirée, néanmoins. À commenter la surabondance de paillettes et le rebondi des popotins. Je sais, je reviens encore à la question de l'élégance et du bon goût, finalement, mais on a besoin de ça aussi, dans le monde du sport, vous saurez.

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