27 avril 2010

Retour sur diverses petites choses

Mes petits Canadiens qui ont de la mine dans le crayon

J'ai Against all odds pognée dans la tête. Qui eût cru qu'ils se rendraient là, vraiment? (Pas moi, clairement.) Preuve que tous les espoirs sont permis.
Ça m'émeut quasiment...

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Anna et Josh forever - the sequel

J'ai aperçu la face d'Anna dans une pub de l'émission des Duggars et je parie tout ce que vous voulez que c'était un épisode post-mariage. Signe infaillible: elle avait sa face de fille qui a enfin le droit de considérer l'hémisphère sud de son anatomie. Sa petite face de j'ai évacué la steam.
C'est donc pas de mes affaires, mais ça me fait quasiment plaisir pour elle. (D'un autre côté, faites donc pas un show autour de votre virginité si vous voulez pas que les autres se formulent une opinion sur votre vie.)

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Allez rejoindre Zoé

J'ai déjà expliqué longuement pourquoi je n'appelerais jamais une éventuelle héritière Zoé. J'aimerais ajouter que, pour des raisons évidentes, j'ai depuis écarté Norberte, Swendylina et Tempérance de la compétition.

26 avril 2010

La revanche des geeks


Je songe parfois à tous les gars qui m'ont fait flancher du genou au secondaire. À l’instar de milliers de filles, je n’avais d’yeux que pour les grands pouels à queue de cheval qui tâtaient de la guitare ou du tam tam, entre deux poèmes. L’irrésistible charisme du musicien. Quoique, à bien y penser, mon sentiment de l'époque s'apparentait davantage à une sorte de fascination admirative qu'à une réelle attirance. L’idée du pouèl était peut-être meilleure que le pouèl lui-même. À la limite, je ne sais pas trop ce que j'aurais pu partager avec certains de ces gars-là. Mais pour moi, à 14 ans, n'avoir aucun point commun avec un prospect n'était pas un argument valable pour lâcher l'affaire. Quelle nécessité d'avoir des sujets de conversation avec l’élu? J'ai qu'à l'écouter gratter sa petite guitare sèche tout l'après-midi, c'est amplement suffisant.


Enfin. Tout ça pour dire que pendant que le gros des filles s'agglutinaient, enfiévrées, autour des quatre ou cinq mêmes gars couette/je chante/je post-littérature, des dizaines de petits geeks séchaient dans un coin, à la limite de l'anonymat. Bon, ici on pourrait argumenter longuement sur la définition du geek et ce qui le distingue d’autres sous-groupes du même type, mais on n’entrera pas dans ce genre de débat de terminologie sans intérêt. Je me réfère au geek au sens large : celui qui, plus jeune, se passionnait pour l’informatique et/ou la science-fiction et/ou les jeux de rôle et qui, accessoirement, était fort à l’école. Le genre apprécié du groupe, mais pas non plus un papillon social. Souvent extra-gentil mais pas suffisamment rebelle ou romantique pour faire craquer les filles. Et surtout, pas encore en pleine possession de sa séduction.


À l'adolescence, malheureusement, c'est pas forcément que les bons gars qui sont choisis en premier. C’est un peu cliché, mais ça s’avère vérifiable. Même à mon âge, remarquez. Les bad boys ont la cote, c’est un classique qui ne meurt pas. Je peux m'imaginer pourquoi, à la limite : l'attrait du désir de posséder l'autre sans cesse renouvelé dans sa nature inassouvie. On pense je vais le changer, on pense cœur de rocker, on pense Julien Clerc, on pense j'ai jamais su dire je t'aime oui mais bébé je t'aimais quand même. Fort bien, mon ami, mais s'il faut t'arracher le moindre mot d'amour de la bouche, on n'est pas faits pour vieillir ensemble.


Enfin, je reviens à mes geeks. C'est pas pour dire que les pouèls à couette n’étaient pas de bons partis. Pareil pour certains petits bad boys, à la limite. Non, c'est surtout qu'il n'y en avait que pour eux. Cela dit, les geeks se rattrapent souvent plutôt bien à l’âge adulte. Personnellement, j'ai découvert sur le tard tout ce qu'ils peuvent apporter de stimulation, d'humour et de sens pratique dans une relation. Ce qui, à la longue, est aussi sexy et irrésistible qu'une toune composée exprès pour toi par un tombeur de premier choix, une rose à la gueule. Les derniers, mine de rien, seront les premiers. (Une fois de temps en temps… )

25 avril 2010

Mise à nu

Apparemment, ce sera la Journée sans maquillage, le 11 mai prochain. Après la journée sans régime, la journée sans maquillage... c'est la suite logique. J'imagine qu'on en est là, qu'on a besoin de lancer ce genre de défi aux femmes pour qu'elles arrivent à freiner un peu cette dépendance ou cette pression-là. Moi qui me maquille chaque jour, d'emblée je me suis dit ben oui, je peux faire ça. Je devrais, même. Pourvu que ça ne tombe pas sur un jour de semaine, que je n'aie pas à me pointer au travail sans maquillage. Un dimanche, ça serait parfait, je pourrais rester chez nous...

Ouins, finalement Houston, peut-être we got a problem.

Ça tombe un mardi, et ce n'est pas un hasard évidemment. Tout le monde s'en fout, en plus, que je porte du maquillage ou non. Franchement, les gens ont d'autre chose à faire que de deviser sur mes choix de mise en beauté. Quoique, y a toujours une fatigante pleine de tact pour souligner combien t'as l'air fatigué ou que t'as engraissé ou pris un coup de vieux. Petites remarques assassines déguisées en "ça va tu? c'est parce que je me soucie de toi". Veux-tu, je vais me soucier de toi, moi, pis de ton gros derrière, maudite gossante?

Ce qui est absolument paradoxal, c'est que la seule personne qui me voit à l'état brut -pas maquillée, bien sûr, mais aussi les jambes pas faites, les cheveux laissés à eux-mêmes, l'haleine du matin... c'est mon amour, Croustifondant. LA personne à qui je devrais vouloir plaire le plus. Quoiqu'on ne peut pas entretenir très longtemps ce genre de mystère "oui oui, je suis faite en plastique, j'ai pas de poils, pas d'odeur et mes cheveux se placent tout seuls". En particulier quand on habite avec l'élu. C'est pas très sain, de toute façon. N'empêche, si une amie débarquait à ce moment précis où j'ai l'air du yâbe, je serais quand même un peu mal à l'aise. Voire très mal à l'aise. Mais au fond, pourquoi je voudrais plaire davantage à une amie qu'à mon propre amoureux...

De toute façon, c'est pas une journée "montrez-vous telle quelle", c'est vraiment une journée sans maquillage. C'est différent d'une journée pas maquillée, habillée tout croche et pas lavée. Dans l'annonce, on montrait des femmes qui avaient tenté le coup et qui faisaient un shooting photo pas maquillées. Elles parlaient de la grande humilité que ça leur demandait. L'une d'elles, plutôt jolie, disait même se sentir absolument "dégueulasse sans maquillage" - ce sont ses mots. C'est quand même dommage... Néanmoins, pour l'occasion, elles avaient été habillées avec des vêtements de designer spectaculaires et bénéficiaient de l'éclairage studio. Ça n'enlève rien à leurs efforts, mais ça compense un peu, disons.

Je félicite d'avance celles qui décideront de se prêter aux jeu. Ça peut aider à s'affranchir d'une pression extérieure, mais aussi d'un inconfort, voire d'une incapacité à se présenter aux autres au naturel. L'étape suivante serait une Journée poilue - non, une Semaine poilue. Et pas en décembre, en juillet. La phobie du poil est un poids plus lourd à porter encore que la dépendance au maquillage. Pourtant, les poils sont comme la peau, la couleur des yeux, les cheveux: le corps vient avec, la nature nous en a pourvues, pour quoi il faudrait en avoir honte? C'est une réflexion à faire. Personnellement, je ne sens pas suffisamment solide pour affronter le monde en l'état, pas épilée, mais un jour peut-être...

24 avril 2010

Les prénoms que j'aurais pu avoir

Si j'aime beaucoup mon prénom aujourd'hui, enfant je le trouvais très moche. Vers six ou sept ans, pour redresser un peu cette fâcheuse situation, je projetais de le muter graduellement en Maria, sans que personne ne s'en rende trop compte (super réaliste, bien sûr... Dis donc, tu t'appelais pas Marie, toi, à une époque? Ouais ouais, maman, mais j'ai changé ça en douce, dans votre dos).

Maria ça sonne latin souavamenté. Pour ma mère, ça sonne vieux, ça sonne ma tante Maria. Mais moi je l'épelais Marie-a, attention, c'est pas pareil. Beaucoup plus frais, déjà. Plus actuel.

Dans un livre des records Guiness des années 70 chez mes parents, j'ai lu un jour que la femme la plus grosse du monde se prénommait Rita. Inspirée, sans doute, par son double exploit d'avoir son nom dans un livre - qui plus est un livre des records - et que ce ne soit pas un prénom moche comme Marie, j'ai tout de suite flashé. Oh là Rita, je trouvais ça vraiment joli, voire distingué. Je jouais à la princesse, je rêvais que je m'appelais Rita. (Ouins, non, j'avais pas des standards de qualité très élevés... )

Mon père pensait m'appeler Rodrigue, semble-t-il. C'est mon album de bébé qui l'a trahit. Le prénom que tu auras si tu es une fille? Marie ou Sophie. Si tu es un garçon? Maman voudrait t'appeler Julien, et papa... Rodrigue. En hommage au Cid de Corneille? À peine fœtus, déjà tant de poésie dans ma vie. Et j'en ai rajouté une couche, bien sûr, avec mes fantasmes sur le thème Rita la princesse. Mais je crois, honnêtement, que mon père a écrit ça pour le kick, pas forcément sérieusement. De toute façon, ma mère se serait vertement opposée à ce que son fils porte un prénom aussi weird. J'ose espérer.

Avec Crousti, j'ai bien sûr eu la conversation classique: comment nommer nos enfants, le temps venu? Lui affectionne particulièrement le prénom Zoé. Et j'avoue que c'est plutôt mignon. Mais vous savez comme il y a des noms qui sont incrustés dans votre disque dur et qui évoquent des images ou des gens pas si agréables. Bien que je n'en aie jamais connue une seule, pour moi, une Zoé ça vit en 1991, ça porte un coton ouaté fluo et une couette sur le côté soigneusement gaufrée. C'est un être dynamique, élancé et sportif, une Zoé. C'est chef d'équipe au ballon chasseur. Et ça, très peu pour moi, vraiment. J'ai d'autres rêves pour mes enfants.

Bref, son chien est mort, à Zoé. Elle va rester en 1991. Elle jouera à l'élastique, tiens, avec mon moi de 9 ans qui renie son prénom en rêvant de s'appeler comme la femme la plus obèse du monde.

23 avril 2010

T'es myope? T'es crédible.

Dans les pubs télé, on le sait, on use d'un paquet de stratégies plus ou moins subtiles pour nous faire avaler divers messages. Des slogans, des mises en situations, des éclairages flatteurs... Mais ce que j'adore, par-dessus tout, ce sont les purs inconnus déguisés en experts - des fois avec sarrau, des fois sans - qui sortent de nulle part à la toute fin de la pub, s'adossent, retirent leurs lunettes et fixent la caméra avec un air intense de "je m'y connais, j'ai des lunettes, j'ajoute de la crédibilité au produit même si je suis personne et que j'ai pas ouvert la bouche de toute la pub".


Avant, il me semble qu'au moins c'était la même personne qui parlait tout le long du message publicitaire et qui venait s'accotter à la fin, avec un air satisfait. Ok, là à la limite, ça passe. Mais je suis tombée sur une pub hier - de je ne sais plus quoi, d'ailleurs - et durant 25 secondes on ne voit personne, que le produit, et là à brûle-pourpoint, dans les cinq dernières secondes, une femme surgit de nulle part, s'adosse sur le gros logo et croise les bras, style "moi je suis satisfaite"... Euh pourquoi?

Y a-t-il vraiment eu un pitch où le publicitaire a dit: "bon, là on va filmer le produit, avec une voix off pour expliquer et là, à la toute fin, on va engager un figurant, on va lui demander de se placer de trois-quarts et de regarder la caméra avec un demi-sourire. Non non, ça a rapport, vous allez voir, les consommateurs sont tellement cons qu'ils y voient un signe de crédibilité même si c'est pas un médecin ni un expert. Ah pis on va lui mettre des lunettes aussi, ouais parce que dans l'imaginaire collectif, les gens à lunettes en savent plus que les autres."

La prochaine fois que je veux convaincre quelqu'un, je saurai quoi faire. Super, je suis myope, en plus! La partie est déjà à moitié gagnée.

21 avril 2010

L'attaque à une

Les pubs des années 50-60 nous font souvent rire à cause de leur caractère sexiste ridicule (voir ci-dessous). On se demande aujourd'hui comment les gens pouvaient, à l'époque, accepter des représentations aussi clichées des hommes, mais surtout des femmes. Que diront les générations futures de certaines productions médiatiques des années 2000? Je me le demande...


Hier, Crousti écoutait un bout de l'Attaque à cinq, une émission diffusée sur V télé où l'on commente les matchs de hockey. Édifiant: ils sont cinq ou six monsieurs qui s'obstinent avec leur grosse voix, et parfois jouent à celui qui pissera le plus loin. Mais pas de femme. Ah non, que je suis bête! Il y a une femme: elle fait la potiche dans un coin, en attendant son tour. Elle sert à donner des pourcentages et à lire des bouts de courriels d'auditeurs. Les femmes sont bonnes là-dedans, vous savez. Son opinion sur le hockey? On s'en fout. Pourtant si elle est là, c'est qu'elle en connaît un minimum sur notre sport national. Vous engageriez, vous, quelqu'un qui postule pour une job et qui se contrefout des enjeux? Non, moi non plus.

Mais chacun sa place. Les hommes échangent des idées, la femme - puisqu'il en faut une, hein, on est ouvert d'esprit - brasse les pitounes, tourne les lettres ou lit des courriels. Peu importe, c'est pas très important. Elle est un peu accessoire, de toute façon.

Mais ce qui est primordial, c'est qu'elle soit chick. Pas juste bien mise. Non: chick. Paraît que celle d'avant était plus pétard encore. Franchement, j'aimerais bien voir ça vu que l'actuelle me semble déjà plutôt dure à battre. Tant qu'à se payer une femme à l'écran, autant qu'elle soit agréable à regarder. C'est ce qui valide sa présence, d'ailleurs. Autrement à quoi ça sert, je vous le demande? Un boudin saurait faire un travail tout aussi pertinent, à intelligence égale. Vous me direz que c'est comme ça, reviens-en, la télévision est un monde superficiel où la beauté prime. Ben oui, mais ça devrait pas. Et les hommes de l'émission ne sont pas exactement du bonbon pour l'oeil, je vous ferai remarquer. Rien de nouveau depuis les années 50, finalement...

Honnêtement, je crois que je préférerais qu'il n'y ait que des hommes dans l'émission plutôt que d'y voir une femme incluse de cette façon. Quand je dis dans un coin, je veux vraiment dire dans un coin. Elle se tient debout et pendant que Jean Pagé tente désespérément de freiner les collaborateurs pour lui donner la parole, elle sourit un peu gênée parce que la caméra est déjà sur elle.

Dans trente, quarante ans, je me demande ce qu'on en dira. S'il y aura un Ici Louis-José Houde pour déterrer cette perle. Et quand on n'aura plus le nez collé dessus, qu'on aura connu autre chose que ça, je sais pas, une évolution peut-être - est-ce trop demander? - j'espère que les choses auront suffisament changé pour qu'on ait envie d'en rire comme je ris aujourd'hui des pubs d'il y a cinquante ans.

Mais pour l'instant, c'est ça qui est ça dans le monde du sport.

19 avril 2010

18 avril 2010

Courage, maman.

Je suis au Complexe Desjardins avec ma mère. On chille. Elle me fait "Attends, je vais retirer des sous au petit guichet juste là".

Le guichet automatique. Symbole technologique aujourd'hui un peu has-been mais qui, à son apogée, a scindé le monde en deux: les aventuriers et les réfractaires. Les premiers l'ont adopté, point. Les réfractaires, eux, tètent encore aujourd'hui au comptoir de la caisse pour des opérations qui auraient pu facilement se régler au guichet, ou mieux encore dans le confort du foyer... Mais non, ils préfèrent y aller en personne, jaser la petite préposée qui, de toute façon, a de moins en moins de travail. On parle surtout ici de personnes âgées et à la limite je peux comprendre. Ça fait une sortie et puis, pour quelqu'un qui a connu le bas de laine et la pile de billets sous le matelas, un truc automatique qui bouffe des cartes et crache des sous, ça fait limite suppôt de Satan (ex-æquo avec les boîtes vocales).

Chez les aventuriers, ceux qui, n'écoutant que leur courage, ont adopté les guichets automatiques à l'époque, on distingue aujourd'hui deux sous-catégories: ceux qui sont éventuellement passés en vitesse supérieure - Internet - et ceux qui s'y refusent.

Alors j'étais devant ledit guichet avec ma mère, qui s'inscrit dans la catégorie 1b: les ex-aventuriers qui refusent de considérer Accès-D comme une solution sensée, rapide et écologique. Le guichet est un vieux bodé qu'on n'abandonne pas.

Elle entre sa carte, pitone et... Ouh, s'arrête. Craint. Redoute. Perplexe, se demande à haute-voix de quelle fente l'argent va sortir (la même que d'habitude, je dirais, maman chérie). Puis, maternelle, se penche et colle l'oreille sur la bête en gestation... Ça va fonctionner, tu crois?

Ouf oui, ça fonctionne. C'est bon, qu'elle dit, j'entends les petits tuf tuf tuf des billets.

(Quel soulagement!)

Elle entreprend d'imprimer son relevé. Oui oui, le genre de truc qui ralentit tout le monde à la caisse...

- Dire que tu pourrais tout voir ça sur Accès-D!
- Oui, mais j'aime mieux l'avoir sur papier.
- D'accord, comme tu veux.

Elle insère la petite fe-feuille. C'est long, ça n'imprime pas tout. Il manque les transactions du mois de mars.

- Au risque de me répéter: dire que tu pourrais tout voir ça sur Accès-D!

Un jour, j'arriverai à la convertir, je vous le promets. C'est une femme très intelligente, elle saurait facilement se débrouiller avec les transaction par Internet. Je crois qu'elle n'a pas encore sondé l'étendue des possibilités, voilà tout. Mais elle est très drôle à se soucier du petit guichet. J'en profite pour lui dire comme ça ferait un beau texte sur mon blogue.

- Mais oui, écris-le ma chérie!

- Non... Mais non, maman, j'oserais pas...

15 avril 2010

Comme dans la toune de Phil Collins

21h33.

Les Canadiens s'en vont en prolongation contre Washington. Honnêtement, je n'aurais pas parié trop cher là-dessus. On parle de Washington, quand même, versus nos petits Canadiens bien vaillants, bien sûr, mais pas trop constants. (Pour les statistiques exactes, SVP vous référer à quelqu'un d'autre. Parce qu'évidemment j'ai aucune idée du palmarès des bons et des poches de la LNH.)

N'empêche qu'on défie déjà un peu les probabilités ici, et pour le mieux. Et Dieu sait comme les probabilités, ça ne veut pas dire grand chose; pourtant, j'y suis accro. Ça me sécurise, ça m'aide à prendre des décisions, à avoir moins peur de l'avion... Je me rends compte ces jours-ci que je me dis au moins une fois par jour "t'en fais pas Marie, il y a peu de chances que..." ou "pas de soucis, il y a de fortes probabilités pour que... ". Alors qu'il m'est arrivé des choses merveilleuses et aussi très moches dans ma vie, qui avaient très peu de chances de se produire, quand j'y pense.

Par exemple... L'occasion en or de partir une semaine à Paris en 2001, avion et hébergement payés. Une chance incroyable, que j'ai saisie au vol, bien sûr. Un couple se brise, mon amie est "prise" avec un billet déjà payé, elle me l'offre. Quelle chance, quand même...

Ma rencontre avec Croustifondant est un autre bon exemple. Il y a quelques années encore, mes perspectives amoureuses étaient plus limitées, disons-le comme ça. Je n'aurais pas parié sur un dénouement heureux à si court terme... Au fond, il fallait peut-être que je fasse confiance au Grand Plan de Match Cosmique.
On revient au bon vieux lâcher-prise. Faut se lancer, puisque, de toute façon, on ne peut rien contrôler et que les probabilités n'ont rien de sûr. On ne s'inscrit pas toujours dans la moyenne. Heureusement.

Ça me fait penser à ce brave Phil Collins, qui rêve que sa chick revienne, dans sa toune Against all odds (un de mes grands classiques). Ça a peu de chance d'arriver, pauvre lui. Mais il chille en attendant, et reste optimiste.

22h10.
Les Canadiens viennent de gagner.
Ha! Grand Plan de Match Cosmique, tu as plus d'un tour dans ton sac. Oh le farceur.

Un monde pas beige



Il y a des émissions qu'on écoute régulièrement sans trop s'en vanter parce que, franchement, c'est pas trop glorieux. Le type d'émission inclus dans le Grand Compromis Conjugual. Moi je te concède une soirée de hockey de temps à autre, toi tu me concèdes Décore ta vie. (Quoi que, pour être honnête, Croustimignon se tape mes émissions peuches beaucoup plus souvent que l'inverse. Mais euh chut, on lui dira pas.)

Bon je suis consciente que, mine de rien, je dévoile plein de choses vaguement honteuses sur mon blogue. Mais ceux qui me connaissent un peu savent déjà tout l'amour que je porte au quétaine. C'est rien de trop nouveau, finalement. Je continue.

Je disais donc que j'écoute Décore ta vie. J'allais écrire que c'est fou les métamorphoses qu'on arrive à faire avec 1000$ mais en fait non, pas tant que ça. Pour tout dire, une fois sur deux, ça frôle la limite du pas joli. En particulier quand c'est la designer la plus poche qui est de garde, celle qui ne peut pas s'empêcher d'y aller de ses petites trouvailles maison douteuses: abats-jours en jutte à motifs de brebis, têtes de lit de feutrine, encadrements pastels du Dollarama, fleurs artificielles et vase de stucco... Son imagination ne connaît hélàs aucune limite.

Mais je la regarde quand même avec plaisir métamorphoser un décor douteux en une nouvelle version de décor douteux. Pourquoi? Sais pas. C'est comme le petit chétif d'American Idol qui n'arrête pas de remettre ça avec ses tounes d'Aerosmith. Il est bien gentil, mais je ne supporte pas son timbre de voix (malheureusement trop chevresque) ni ses petites chemises à manches courtes. Mais je l'écoute chaque semaine...

Bon, j'aime ça bitcher un peu, faut le dire. Ça pimente. Parfaitement, ça pimente!! Petits purs, ouvrez grand vos oreilles: un monde où tout est lisse, satisfaisant et sans aspérité, c'est plate. Et si ça prend de tout pour faire un monde, ça prend aussi de tous les points de vue sur tout ce que ça prend pour faire un monde. "Oui mais est' fine", ça peut pas tout excuser ce qui est beige et/ou con.

Je ne savais pas trop où je m'en allais avec mon début de texte, aujourd'hui. Je n'étais pas certaine de ce que je voulais dire. Mais je viens de trouver, tiens: j'en fais un plaidoyer pour l'expression critique. De toute façon, on a tous une opinion, même si on se la garde. Même si on répète que non non, on juge pas.

Personne n'est parfaitement neutre dans sa tête. Une maudite chance.

14 avril 2010

Profs: un melting pot

L'un de mes profs du secondaire est décédé la semaine dernière. On ne se connaissait pas vraiment, remarquez; dans son orchestre, j'étais deuxième violon au sens propre comme au figuré. Je n'ai pas l'intention de faire l'apologie d'un prof que je n'ai pas connu sous prétexte qu'il n'est plus de ce monde. Cela dit, il s'est sans doute consacré à sa tâche de pédagogue du mieux qu'il a pu et ça mérite une pensée reconnaissante.

Les profs... On se rappelle des plus gentils comme des airs bêtes. J'ai oublié le nom de plusieurs d'entre eux mais, pour chacun, un détail au moins reste gravé en mémoire. Même pas un souvenir exact, juste un flash. Des fois une niaiserie.

M. Histoire, sec. 4, par exemple. En fin d'année, alors qu'il distribuait les copies d'un examen, j'avais aperçu son aisselle, par sa manche de chemise qui bâillait, et cette image pas si gracieuse de poils unis en une grosse frisette humide me revient encore en tête de temps à autre, quatorze ans plus tard. Son nom? Aucune idée.


M. Français, sec. I. Très aimé de ses étudiants, probablement à cause de son franc-parler. Ardent défenseur du droit de fumer comme une cheminée dans son local de cours. La direction lui faisait des gros yeux avec plein d'autorité. J'imagine qu'elle a finit par abdiquer, lasse de s'engueuler avec lui. C'est ça, tousse ta vie.


Mme Français, sec. 2. Rigolote, jeune, un espace entre les incisives. N'envisageait pas une seule seconde de se pointer à son conventum du secondaire parce qu'elle avait, expliquait-elle, pris 30 livres en 10 ans. C'était une chose impensable pour moi, à l'époque. Finalement je ne suis pas allée au mien non plus. Y en-t-il seulement eu un, d'ailleurs? Sais pas.

M. Physique, sec 4. Un type weird trop souriant aux yeux globuleux - que je surnommais affectueusement l'Oppossum aux aguets. N'était pas issu du monde de l'enseignement et ne connaissait rien à la physique. Cet amateur de cols roulés vert forêt et de corduroy kakis a donc eu tôt fait de perdre toute crédibilité aux yeux de la classe entière. La situation ne s'est guère améliorée lorsque, sans doute à bout de ressources, il a déclaré une guerre du silence. Nous pouvions communiquer par petits mots sur des papiers, mais il refusait d'ouvrir la bouche. Un su-per exemple de maturité.

L'année suivante, je l'ai surpris à chanter "Quand je pense à Fernande, je bande" à la profe de biologie, à qui j'ai offert mon plus tendre regard compatissant. Pauvre fille.

12 avril 2010

Mon zoo émotif

Je me couche hier avec cette délicieuse sensation de ne pas savoir quoi faire de ma vie. Une toune de Kathleen pognée dans la tête depuis des mois. "Où aller? la la la la..." Eh ben voilà, t'as résumé le propos.

Je reviens du boulot tantôt, je croise une amie sur la rue. Je lui résume l'humeur du jour: me sens comme une loutre gluante pas de bras qui espère traverser un très haut mur de glaise mouillée. Sans savoir ce qui se trouve de l'autre côté, en plus, bravo pour la perspective. Sa version à elle implique un autre animal, je ne sais plus lequel (un chien?). Celle de mon amie Léa met en scène une mouche prise dans un rideau. Je constate que les métaphores animales ne manquent pas pour illustrer les angoisses de la génération Y.

Je quitte l'amie, je rentre chez moi. Croustimignon est déjà rentré, c'est rare qu'il est à la maison le premier. Il a préparé des petites entrées à grignoter - de l'humus, des pitas grillés - se disait que j'aurais faim en arrivant. M'offre un verre de rouge et son poitrail velu. Voilà mon idée du réconfort...

Bon, ça va mieux. C'est pas toujours le pied, mais au moins j'ai un Croustimignon pour me tenir la main - parce que là, il faut comprendre que je ne suis pas RÉELLEMENT une loutre pas de bras. Non, j'ai mes deux mains en fait.

C'est une bonne base, d'être bien accompagné. Amis, famille, amoureux. Ça déglue sa loutre manchote intérieure. Merci Crousti.

Berk.

Croustimignon et moi regardons le hockey, samedi. Bien sûr, un joueur sur le banc crache une Matapédia de bave qu'il propulse au sol, sur le rebord de la patinoire et même un peu sur la glace. Un beau jet viril de champion.

"(Moi) - Eush, c'est ben dégueulasse... Je voulais pas voir ça.

(Crousti) - Ben non, c'est pas dégueulasse, c'est rien que de la salive! C'est la même chose que l'eau qu'on boit..."

- Euh, oui alors toi, t'irais boire des litres de la bave d'une petite vieille, disons?

- Ben, si elle était bouillie suffisamment longtemps, oui. "

AAARK.

10 avril 2010

Le drame du poil

Je garde le souvenir impérissable d'un serveur dans un resto du centre-ville où j'ai dû mettre les pieds deux ou trois fois maximum. Son visage était parsemé de grains de beauté 3D desquels jaillissaient de longs, très longs poils qui battaient au vent. Personnellement, c'est le genre de chose qui me coupe l'appétit tout net. Et comme de fait, je n'y suis pas vraiment retournée depuis quelques années.

On admire une chevelure longue et fournie et on a envie d'y glisser les doigts. Alors que, on s'entend, les cheveux ne sont en fait que de longs poils très motivés qui se tiennent en gang. Par contre, un long poil isolé... Beurk. Déjà qu'on a la très pratique habitude de tondre, raser ou arracher une grande partie de ceux qui poussent aux endroits habituels... c'est dire combien les pauvres qui s'aventurent à pousser là où il ne faut pas sont stigmatisés à vie.

Oh là là, c'est pas drôle tout ça.

09 avril 2010

Question d'équilibre

Quand j'avais quatre ou cinq ans, j'observais la poitrine de ma mère, complètement mystifiée. C'était bien sûr avant d'accéder aux cours de morale où on vous briefe un peu sur la croissance. J'avais compris qu'un jour, on se mettait à avoir des seins, mais pas que ça se faisait graduellement. Et je me suis demandé pendant de longues années comment ma mère avait fait pour composer avec ces deux excroissances dont elle avait hérité du jour au lendemain, pouf, et surtout comment elle avait fait pour ne pas tomber vers l'avant.

Bon, un peu plus tard, à douze ou treize ans, Filles d'aujourd'hui est devenu une importante source d'information sur le développement. Là encore, pas tout à fait à la page sur la question, je m'étonnais de ne pas ressembler en tout point à l'illustration en cinq étapes du développement mammaire typique d'une fille vaguement en plastique. Quelle surprise.

J'ai allumé sur le tard: les modèles varient, figurez-vous donc! Personne n'a trop insisté sur la question, je trouve. Ou peut-être que oui, en fait, mais je confondais ça avec un petit discours destiné à inclure les gens vraiment vraiment pas comme les autres. T'as un bras dans le front, mais on t'aimera quand même. Ou alors je n'écoutais pas plus que ça, trop absorbée à coller des photos de David Usher dans mon agenda. Notez que sa musique ne m'intéressait pas le moins du monde, mais ça faisait bon genre, et c'était tellement important de faire bon genre.

08 avril 2010

Spécial Québec

Ma marque de shampoing: John Frieda Luxurious Volume.
En sous-titre: Full Splendour Shampoo.
Traduit en dessous: Shampooing Full Splendour.

Merci de traduire de l'anglais à l'anglais. Ça aide énormément.

06 avril 2010

Josh et Anna forever

Hier matin, ayant manifestement trop de temps libre, je me suis tapé l'émission 19 kids and counting, celle où l'on suit les allées et venues de la très chrétienne famille Duggar. Michelle - une gentille femme beige - et Jim Bob - un grand tronc en polo rayé surmonté d'un toupet sur le côté à la Stephen Harper - ont 19 enfants, dont les prénoms commencent tous par J (non mais, quand tu tiens à ce point à ton petit concept poche que t'en es à appeler ton flo Jedidiah... questionne-toi, s'il-te-plaît). Notez qu'ils élèvent cette belle progéniture selon de très rigides préceptes religieux avec lesquels je ne suis absolument pas d'accord, mais ce ne sera pas le sujet aujourd'hui parce que hein, bon, chacun ses croyances (même si je n'admets pas vraiment, dans le fond de mon petit coeur, qu'on bourre le crâne des enfants avec des histoires de créationnisme sans queue ni tête).

Habituellement, je n'écoute pas l'émission. Trop intense. Mais hier, voyez-vous, il y avait demande en mariage. Et comme j'ai l'émotion à fleur de peau depuis quelque temps et qu'un rien m'émeut - un happy ending à la fin d'une pub, un bébé hilare, une jolie fleur (oh regarde, chéri! une jolie fleur!!), imaginez une demande en mariage.

Tout ça pour dire que je braillais ma vie en voyant Josh, l'aîné des Duggars, à genoux devant sa copine - le portrait tout craché de sa mère mais 20 ans plus jeune - et elle, méga-émue, qui a répondu yes. Après quoi ils ont pu, sous l'accord bienveillant des parents de la fiancée, repousser les limites de l'impudeur jusqu'à se tenir la main en public. Mais pas de bisou, hein. Selon les mots de la fiancée, Anna (que j'ai pris pour l'une des 1200 soeurs de Josh pendant dix bonnes minutes, tellement elle rappelle une mini-Maman Duggar), ils se garderont "purs" jusqu'au jour J.

Bon, il est là mon problème. Se garder pur. En fait, c'est pas tant le fait de rester vierge - encore une fois, tu fais tes choix, je fais les miens, les vaches seront bien gardées - comme de croire que c'est la seule avenue pour une vie de couple réussie. Déjà, le mot "pur"... comme si tout ce qui touche le plaisir du corps était malpropre. Je suppose que Papa et Maman Duggar n'approuvent pas non plus la masturbation chez leurs adolescents, puisque notre Josh DE 20 ANS a dû demander la permission pour seulement tenir la main de sa fiancée. Clairement, ces deux-là sont des cocottes-minute d'hormones sur pattes, prêtes à exploser à la première occasion. Est-ce qu'on fait des choix éclairés quand des écluses morales en béton vous obligent à contenir tous vos élans sexuels? Oh je ne crois pas. Vient un temps où on pense sexe sexe sexe sexe sexe sexe sexe sexe à longueur de journée. Divine Anna, songe Josh compulsivement, mais que se cache-t-il donc sous ton énorme culotte brune?

Josh nous informe qu'il a dit à Papa qu'il a "this feeling that she's the one". Et là, il paraît que Papa a répondu "super tu as enfin eu THE feeling, je t'ai toujours dit de chercher une femme comme ta mère, c'est merveilleux". Bon, tant mieux si tout le monde a des feelings et que c'est justement "la bonne". Si à la loterie des petits coeurs, t'as tiré le gros lot - loterie qui continue de rouler toute la vie, by the way, que tu choisisses de rester avec une personne ou de changer aux trois mois. C'est juste ben de valeur pour ceux qui tombent seulement sur le numéro gagnant à 38, 47 ou 62 ans et qui ont épousé la mauvaise personne, induits en erreur par leur trop-plein d'hormones. Too bad, t'avais juste une chance. Pas de divorce.

Josh défend aussi la théorie - et tant mieux si ça peut l'aider à endurer les engorgements de son système reproducteur - qu'à chaque fois qu'on sort avec une personne, on y laisse une partie de son coeur et qu'ensuite, quand on rencontre "la bonne", on a juste des bouts de coeurs usés à lui offrir. C'est très romantique, en fait, mais je pense qu'on est sur une pente assez savonneuse, ici. Au contraire, moi je considère que mon petit tour d'horizon m'a permis de comprendre enfin de quoi j'avais besoin. Parfois j'étais pas si loin, mais j'ai aussi été dans le champ plus souvent qu'à mon tour et c'est certainement pas à 20 ans que j'avais le jugement qu'il fallait pour distinguer "The one" du premier dude venu. Il faut une connaissance de soi assez poussée et souvent, une certaine expérience de vie pour identifier un bon prospect. En plus, je pense qu'il y a un nombre très limité de partenaires réellement compatibles pour chacun, mais je ne suis pas certaine qu'il n'y en ait qu'un seul...

Tant mieux si, au hasard de ta non-expérience, Josh, t'as eu l'instinct de dénicher ta perle rare. Tant mieux si ça marche, et ça m'attriste sincèrement si ça plante dans cinq ans et que t'es pogné avec un sosie de ta mère qui portait le même polo fuchsia que la sienne le jour où tu l'as demandée en mariage. Mais si t'es malheureux, que tu choisis de t'autoriser à divorcer et que ta famille te trouve immonde, tu viendras chiller sur ma galerie. Je te parlerai de Darwin, dans un premier temps, et surtout je t'annoncerai qu'au rayon amour, t'avais droit à l'erreur.

05 avril 2010

Lolita

L'habit ne fait pas le moine. J'ajouterais que le prénom ne fait pas la personnalité...

Prenez Lolita, la chatte de mes beaux-parents. Exemple vibrant. Une petite mignonne de douze ans, comme la nymphette de Nabokov. Sauf qu'en années de chat, elle approche dangereusement l'âge des rabais de l'âge d'or et n'a plus grand chose de la jeune créature sulfureuse. C'est plutôt une petite peluche bien replète qui se roule tranquillement d'un pouf à l'autre, en équilibre sur son gras abdominal.

Lolita...
C'est comme l'École de Kung Fu Patenaude, pas loin de chez moi. Il y a comme un décalage entre le nom et le produit. Comme un poupon qui s'appelle Jean-Guy Tousignan. Ou un restaurant de cuisine indienne Gladu. Ou Cylindric le Germain...

03 avril 2010

Le comble de la confiance en soi


Ça prend quand même une assurance en béton, premièrement pour se moucher de façon remarquablement répugnante - dans l’air, carrément : un doigt sur une narine, une énergique expulsion d’air de l’autre – pour ensuite poursuivre tranquillement sa petite promenade et jeter des œillades langoureuses à la fille qui croise votre chemin et qui, clairement, vous a vu souiller son capital de CO2.

Tu voudrais pas essayer de te moucher directement dans sa jupe, des fois? Je suis sûre qu’elle succomberait.

02 avril 2010

Précis d'éducation

Je songe parfois à l'enfant que j'aurai un jour - parfois dans le sens de tout le temps - ainsi qu'à certaines notions de base que j'aimerais lui inculquer.

Il y a des classiques, bien sûr: la politesse élémentaire (on dit merci à la dame, Petit Gilles), l'amour du prochain (allons, Petit Gilles, on ne gicle pas sa bouchée de ficello sur ses petits camarades), la discipline (t'as fait ton lit, Petit Gilles? Allez hop, paresseux, c'est pas parce que t'as 8 mois que, hein...).

Mais j'ai aussi d'autres valeurs en tête, moins classiques celles-là. Pour tout dire, j'ai eu le loisir d'observer Croustimignon ces dernières années, et je me suis aperçue qu'en dehors de qualités extraordinaires connues (gentillesse, générosité, logique, sens des responsabilités), il dispose d'un paquet de ressources inespérées, remarquablement complémentaires à mes manques à moi...

Par exemple, sa formidable capacité à jauger la taille d'une superficie donnée en pieds carrés. "Cet appartement est un peu petit, Marie.... ils disent à peine 800 pieds carrés dans l'annonce." Et depuis quand on sait ce que ça veut dire??

Et qui lui a montré ça, de toute façon? Ça se transmet de père en fils? Crousti dit qu'il n'a pas l'oeil tant que ça, mais clairement il ne comprend pas d'où je pars (c'est-à-dire de tellement fort loin) pour dire ça. En plus, il sait même établir une échelle de comparaison avec d'autres espaces pour que je comprenne bien. "Tu vois, notre appart doit bien faire 800 pieds carrés." Han han. Non, notre appart fait 5 et demi, point.
Bref, j'aimerais bien que mes enfants soient pros de la superficie eux aussi, tiens. Ce serait déjà ça.

Autre point fort, assez commun chez les mecs: un formidable détachement face aux bactéries, à la bouffe un peu limite, au vomi. Contrairement à moi, qui développe d'impressionantes névroses sur le thème des salmonelles. Ma salomonellose à moi, c'est surtout dans ma tête qu'elle sévit. Non, Crousti, lui, reste détendu, mange ce qui lui fait envie, y va à l'oeil. Aucune suspicion.

Allez, Petit Gilles, on fait comme papa hein. Pendant que, discrètement, maman asceptise ce reste de lasagne suspect à l'eau de javel.

01 avril 2010

J'adore la pub (5)

(Voix de nunuche, s'esclaffe en rejetant son rideau de cheveux derrière l'épaule:) "Heureusement que ma coloration maison ne prend que 10 minutes!! J'ai besoin de plus de temps... pour enfiler un jean!"

Tu as donc de gros problèmes psychomoteurs, ma grande.

Je suis loin d'être la première à soulever la question, mais je la soulève pareil: on est tu toujours obligées de passer pour des cruches dès qu'on aspire à un minimum de coquetterie?