27 mars 2010

Le gène Miss Météo



Dans la vie, je suis gâtée: j'ai, entre autres choses, une mère en or. Une petite maman couveuse, bienveillante, affectueuse. À l'adolescence et au Cégep, elle me réveillait doucement tous les jours de la semaine (huit fois plutôt qu'une), me faisait couler mon bain et me préparait mon petit café. Gâtée pourrite, je vous dis.

Chaque matin, elle y allait aussi d'une capsule météo. Il fait -8 degrés, mais ils annoncent -22 avec le facteur vent. Habille-toi chaudement, chouchoune.

"Gneké, ma maman"...que je lui répondais, d'en-dessous de ma douillette.

Pourquoi tant de rigueur à sonder et transmettre les prévisions météorologiques, jour après jour? Pour parer à toute éventuelle déconvenue thermique, bien sûr. Mais peut-être était-ce simplement une énième façon de prendre soin de son monde.
Je vous aime = je vous protège. Mettez votre tuque.

Éventuellement, sans trop m'en rendre compte, je me suis mise à faire la même chose avec Croustimignon. Tu sais qu'ils annoncent -7 demain, chaton?! (Réponse: "eh ben") Incroyable, quand même, il fait au-dessus de 6 depuis une semaine! Tu te rends compte?! T'es certain que c'est suffisant, un t-shirt sous ton petit manteau de printemps?

Non non, c'est toi qui décides, hein, je dis ça comme ça...

Adolescent, on pense souvent à tort - tellement à tort - qu'on n'a rien à voir avec ce que sont nos parents. Qu'à part une vague ressemblance (avec mon père) au niveau des mollets et un goût commun (avec ma mère) pour les culottes moulantes de Colin Firth dans Pride and prejudice, on se construit une identité quasi en parallèle. Je me rends compte en vieillissant que je ressemble énormément à mes deux parents. Et si ça me permet de prendre soin de mon monde, je ne suis pas mécontente, tout compte fait, d'avoir hérité du glorieux gène Miss Météo.


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