15 avril 2010

Un monde pas beige



Il y a des émissions qu'on écoute régulièrement sans trop s'en vanter parce que, franchement, c'est pas trop glorieux. Le type d'émission inclus dans le Grand Compromis Conjugual. Moi je te concède une soirée de hockey de temps à autre, toi tu me concèdes Décore ta vie. (Quoi que, pour être honnête, Croustimignon se tape mes émissions peuches beaucoup plus souvent que l'inverse. Mais euh chut, on lui dira pas.)

Bon je suis consciente que, mine de rien, je dévoile plein de choses vaguement honteuses sur mon blogue. Mais ceux qui me connaissent un peu savent déjà tout l'amour que je porte au quétaine. C'est rien de trop nouveau, finalement. Je continue.

Je disais donc que j'écoute Décore ta vie. J'allais écrire que c'est fou les métamorphoses qu'on arrive à faire avec 1000$ mais en fait non, pas tant que ça. Pour tout dire, une fois sur deux, ça frôle la limite du pas joli. En particulier quand c'est la designer la plus poche qui est de garde, celle qui ne peut pas s'empêcher d'y aller de ses petites trouvailles maison douteuses: abats-jours en jutte à motifs de brebis, têtes de lit de feutrine, encadrements pastels du Dollarama, fleurs artificielles et vase de stucco... Son imagination ne connaît hélàs aucune limite.

Mais je la regarde quand même avec plaisir métamorphoser un décor douteux en une nouvelle version de décor douteux. Pourquoi? Sais pas. C'est comme le petit chétif d'American Idol qui n'arrête pas de remettre ça avec ses tounes d'Aerosmith. Il est bien gentil, mais je ne supporte pas son timbre de voix (malheureusement trop chevresque) ni ses petites chemises à manches courtes. Mais je l'écoute chaque semaine...

Bon, j'aime ça bitcher un peu, faut le dire. Ça pimente. Parfaitement, ça pimente!! Petits purs, ouvrez grand vos oreilles: un monde où tout est lisse, satisfaisant et sans aspérité, c'est plate. Et si ça prend de tout pour faire un monde, ça prend aussi de tous les points de vue sur tout ce que ça prend pour faire un monde. "Oui mais est' fine", ça peut pas tout excuser ce qui est beige et/ou con.

Je ne savais pas trop où je m'en allais avec mon début de texte, aujourd'hui. Je n'étais pas certaine de ce que je voulais dire. Mais je viens de trouver, tiens: j'en fais un plaidoyer pour l'expression critique. De toute façon, on a tous une opinion, même si on se la garde. Même si on répète que non non, on juge pas.

Personne n'est parfaitement neutre dans sa tête. Une maudite chance.

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