25 avril 2010

Mise à nu

Apparemment, ce sera la Journée sans maquillage, le 11 mai prochain. Après la journée sans régime, la journée sans maquillage... c'est la suite logique. J'imagine qu'on en est là, qu'on a besoin de lancer ce genre de défi aux femmes pour qu'elles arrivent à freiner un peu cette dépendance ou cette pression-là. Moi qui me maquille chaque jour, d'emblée je me suis dit ben oui, je peux faire ça. Je devrais, même. Pourvu que ça ne tombe pas sur un jour de semaine, que je n'aie pas à me pointer au travail sans maquillage. Un dimanche, ça serait parfait, je pourrais rester chez nous...

Ouins, finalement Houston, peut-être we got a problem.

Ça tombe un mardi, et ce n'est pas un hasard évidemment. Tout le monde s'en fout, en plus, que je porte du maquillage ou non. Franchement, les gens ont d'autre chose à faire que de deviser sur mes choix de mise en beauté. Quoique, y a toujours une fatigante pleine de tact pour souligner combien t'as l'air fatigué ou que t'as engraissé ou pris un coup de vieux. Petites remarques assassines déguisées en "ça va tu? c'est parce que je me soucie de toi". Veux-tu, je vais me soucier de toi, moi, pis de ton gros derrière, maudite gossante?

Ce qui est absolument paradoxal, c'est que la seule personne qui me voit à l'état brut -pas maquillée, bien sûr, mais aussi les jambes pas faites, les cheveux laissés à eux-mêmes, l'haleine du matin... c'est mon amour, Croustifondant. LA personne à qui je devrais vouloir plaire le plus. Quoiqu'on ne peut pas entretenir très longtemps ce genre de mystère "oui oui, je suis faite en plastique, j'ai pas de poils, pas d'odeur et mes cheveux se placent tout seuls". En particulier quand on habite avec l'élu. C'est pas très sain, de toute façon. N'empêche, si une amie débarquait à ce moment précis où j'ai l'air du yâbe, je serais quand même un peu mal à l'aise. Voire très mal à l'aise. Mais au fond, pourquoi je voudrais plaire davantage à une amie qu'à mon propre amoureux...

De toute façon, c'est pas une journée "montrez-vous telle quelle", c'est vraiment une journée sans maquillage. C'est différent d'une journée pas maquillée, habillée tout croche et pas lavée. Dans l'annonce, on montrait des femmes qui avaient tenté le coup et qui faisaient un shooting photo pas maquillées. Elles parlaient de la grande humilité que ça leur demandait. L'une d'elles, plutôt jolie, disait même se sentir absolument "dégueulasse sans maquillage" - ce sont ses mots. C'est quand même dommage... Néanmoins, pour l'occasion, elles avaient été habillées avec des vêtements de designer spectaculaires et bénéficiaient de l'éclairage studio. Ça n'enlève rien à leurs efforts, mais ça compense un peu, disons.

Je félicite d'avance celles qui décideront de se prêter aux jeu. Ça peut aider à s'affranchir d'une pression extérieure, mais aussi d'un inconfort, voire d'une incapacité à se présenter aux autres au naturel. L'étape suivante serait une Journée poilue - non, une Semaine poilue. Et pas en décembre, en juillet. La phobie du poil est un poids plus lourd à porter encore que la dépendance au maquillage. Pourtant, les poils sont comme la peau, la couleur des yeux, les cheveux: le corps vient avec, la nature nous en a pourvues, pour quoi il faudrait en avoir honte? C'est une réflexion à faire. Personnellement, je ne sens pas suffisamment solide pour affronter le monde en l'état, pas épilée, mais un jour peut-être...

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