21 avril 2010

L'attaque à une

Les pubs des années 50-60 nous font souvent rire à cause de leur caractère sexiste ridicule (voir ci-dessous). On se demande aujourd'hui comment les gens pouvaient, à l'époque, accepter des représentations aussi clichées des hommes, mais surtout des femmes. Que diront les générations futures de certaines productions médiatiques des années 2000? Je me le demande...


Hier, Crousti écoutait un bout de l'Attaque à cinq, une émission diffusée sur V télé où l'on commente les matchs de hockey. Édifiant: ils sont cinq ou six monsieurs qui s'obstinent avec leur grosse voix, et parfois jouent à celui qui pissera le plus loin. Mais pas de femme. Ah non, que je suis bête! Il y a une femme: elle fait la potiche dans un coin, en attendant son tour. Elle sert à donner des pourcentages et à lire des bouts de courriels d'auditeurs. Les femmes sont bonnes là-dedans, vous savez. Son opinion sur le hockey? On s'en fout. Pourtant si elle est là, c'est qu'elle en connaît un minimum sur notre sport national. Vous engageriez, vous, quelqu'un qui postule pour une job et qui se contrefout des enjeux? Non, moi non plus.

Mais chacun sa place. Les hommes échangent des idées, la femme - puisqu'il en faut une, hein, on est ouvert d'esprit - brasse les pitounes, tourne les lettres ou lit des courriels. Peu importe, c'est pas très important. Elle est un peu accessoire, de toute façon.

Mais ce qui est primordial, c'est qu'elle soit chick. Pas juste bien mise. Non: chick. Paraît que celle d'avant était plus pétard encore. Franchement, j'aimerais bien voir ça vu que l'actuelle me semble déjà plutôt dure à battre. Tant qu'à se payer une femme à l'écran, autant qu'elle soit agréable à regarder. C'est ce qui valide sa présence, d'ailleurs. Autrement à quoi ça sert, je vous le demande? Un boudin saurait faire un travail tout aussi pertinent, à intelligence égale. Vous me direz que c'est comme ça, reviens-en, la télévision est un monde superficiel où la beauté prime. Ben oui, mais ça devrait pas. Et les hommes de l'émission ne sont pas exactement du bonbon pour l'oeil, je vous ferai remarquer. Rien de nouveau depuis les années 50, finalement...

Honnêtement, je crois que je préférerais qu'il n'y ait que des hommes dans l'émission plutôt que d'y voir une femme incluse de cette façon. Quand je dis dans un coin, je veux vraiment dire dans un coin. Elle se tient debout et pendant que Jean Pagé tente désespérément de freiner les collaborateurs pour lui donner la parole, elle sourit un peu gênée parce que la caméra est déjà sur elle.

Dans trente, quarante ans, je me demande ce qu'on en dira. S'il y aura un Ici Louis-José Houde pour déterrer cette perle. Et quand on n'aura plus le nez collé dessus, qu'on aura connu autre chose que ça, je sais pas, une évolution peut-être - est-ce trop demander? - j'espère que les choses auront suffisament changé pour qu'on ait envie d'en rire comme je ris aujourd'hui des pubs d'il y a cinquante ans.

Mais pour l'instant, c'est ça qui est ça dans le monde du sport.

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